Bien que diplomate depuis 1974, Jean-François Parot se plaît à
remarquer que rien ne le destinait à cette carrière.
En effet,
né à Paris le 27 juin 1946, il a d’abord grandi dans
le milieu du cinéma : son grand-père a participé
au montage du Napoléon d’Abel Gance et sa mère à
celui, entre autres, des Enfants du paradis. Amoureux de la capitale,
son grand-père l’a aussi initié dès l’enfance
à son charme, la lui faisant découvrir rue après
rue.
Étudiant,
il s’intéresse d’abord à l’histoire, et
plus particulièrement au XVIIIe siècle. Sous la direction
de Roland Mousnier, il rédige un mémoire de maîtrise, intitulé Les Structures sociales des quartiers de Grève, Saint-Avoye et
Saint-Antoine entre 1780 et 1785, dans lequel il étudie – à partir d’archives
notariales – la manière dont se constitue la société
de ces trois quartiers parisiens. Ce mémoire peut être consulté à
la BNF.
Jean-François
Parot est aussi diplômé d'études supérieures
d'ethnologie, spécialiste des techniques de momification égyptiennes
et des mythes des sociétés océaniennes, ce qui ne
surprend guère lorsqu’on considère qu’il est
un produit de l’enseignement de ce que l’on a appelé
la « Nouvelle Histoire », laquelle tentait de travailler de
concert avec les autres sciences humaines.
Parti
faire son service militaire comme coopérant à Saint-Louis
du Sénégal, il y est poussé par le consul général
à tenter le concours des Affaires étrangères, concours
qu’il réussit. C’est ainsi, « presque par accident » comme il le dit lui-même, qu’il est entré dans
la diplomatie. D’abord vice-consul à Kinshasa de 1974 à
1976, il a enchaîné les postes – Doha, Djibouti, Ho
Chi Minh-Ville, Ouagadougou, Athènes, Sofia, Tunis. Il occupe actuellement
– depuis 2006 – la fonction d’ambassadeur de France
en Guinée-Bissau.
Le travail
de diplomate n’a cependant pas effacé une passion évidente
pour tout ce qui touche à Paris et au XVIIIe siècle. S’appuyant
sur sa connaissance du siècle, c’est à Sofia que Jean-François
Parot a commencé à écrire la série policière
qui a eu le succès qu’on lui connaît. Le personnage
de Nicolas Le Floch, qui a surgi de son imaginaire « un soir de
froid et de neige », est en effet un commissaire de police. Cette
fonction lui ouvre tous les milieux de la capitale et, sous couvert de
nous raconter des histoires, c’est l’histoire au quotidien
des gens de la seconde moitié du siècle que l’auteur
nous retrace.
Jean-François Parot est décédé le 23 mai 2018. |